LIVE PRINCE & 3RDEYEGIRL – HIT & RUN TOUR PART II – ANVERS, 27 MAI 2014
Prince adore la Belgique et la Belgique le lui rend bien. Nos chers voisins d’outre-Quiévrain ont encore en mémoire sa dernière venue au Sportpaleis en novembre 2010 et la double ration offerte par sa majesté au club Viage en juillet et novembre de la même année. A chaque fois, c’est pareil, la folie s’empare du plat pays, au point que les 15 000 billets du « Bercy » d’Anvers, vaisseau aux murs patinés et cafardeux coincé en bord d’autoroute, se sont envolés en 35 minutes chrono pour cette étape du Hit And Run Part II.
« Belgium, are you ready for me ? Because I am ready for you… » Et Prince de jouer avec les nerfs du public chauffé à blanc, lumières switch in/off, avant de lancer à 20h30 les hostilités, bonnet de laine vissé sur la tête et lunettes noires, sur un Let’s Go Crazy rugissant à souhait pour se le mettre aussitôt dans la poche sur le dispensable dyptique Take Me With U / Raspberry Beret, quelque peu réchauffé et peu prisé des connaisseurs… en quête de ses innombrables joyaux. Le raout funk monte en mayonnaise avec Musicology, habilement enchevêtré au Mama Feelgood, extrait de la BO Black Caesar (1973) du Godfather Of Soul, et atteint son paroxysme sur Kiss, son Sex Machine à lui, où le maître de cérémonie bougera son fessier comme personne dans une chorégraphie lumineuse, toute en contorsion retenue. Question rythmique, on en vient quand même à regretter la paire d’antan John Blackwell - Ronda Smith, dépositaires d’un groove irrésistible que les 3rdEyeGirl sont bien incapables de reproduire. Le funk chaloupé et moelleux n’est évidemment pas leur tasse de thé, le rock qui déménage oui…
Après le saccadé et presque inutile Funknroll , la party va ensuite décoller puisque depuis sa résidence londonienne de 2007 à l’O2, Prince aime à jouer les entertainer pour se transformer en DJ, manière subtile pour lui de revisiter en accéléré ses inoxydables et nombreux classiques eighties (When Doves Cry, Nasty Girl, Sign "☮" The Times, Hot Thing). Controversy, l’imparable hymne techno avant-gardiste, embrase le show. Prince est au taquet, arpente avec jubilation la scène dont il semble connaître les moindres recoins, harangue la foule dont les 15 000 smartphones allumés à sa demande (I need you to do me a favor, light this place up, look at you !) sur 1999 offre un splendide ciel étoilé.
Un second sampler set, augmenté des interventions du groupe (Pop Life, I Would Die 4 U, Housequake) et Alphabet St., où il empoignera la basse d’Ida Nielsen, viendra un peu plus tard mettre le feu au plancher avec cette poignée de happy few conviée à se déhancher sur le bal princier funky.
L’immuable Purple Rain et sa tornade de confettis pourpres s’abattra ensuite sur l’assistance aux anges lorsqu’il s’agit de communier avec son altesse sur le morceau-phare de son répertoire, son Stairway To Heaven. Avec en ligne de mire la BO éponyme de 1984 en Deluxe Edition chez Warner Bros attendue fébrilement par les adorateurs pour la rentrée prochaine à l’instar de sa prochaine livraison (Plectrumelectrum) qui pourrait bien finir à la benne. Puis vint le piano set, serti de son falsetto ravageur sur How Come U Don’t Call Me Anymore et sur une extatique version de The Beautiful Ones. A presque 56 ans, la voix n’a pas bougé et s’envole dans les hauteurs du palais. Stupéfiant et ahurissant à la fois… Sometimes It Snows In April , l’émouvante ballade de l’album Parade, viendra amortir le choc sonore de Guitar, Plectrumelectrum et She’s Always In My Hair ravira enfin les fans hardcore, férus des anciennes pépites collées en face B des singles de la grande époque. Avant un The Love We Make, monument de maitrise vocale et instrumentale, traversé d’un court mais lumineux solo.
Une dernière agape au sampler set (Forever In My Life) avec Ida aux commandes et le patron basse en bandoulière, puis certains spectateurs, sonnés, quittent déjà le building sans savoir qu’avec Prince, le match n’est jamais complètement terminé. Mais les habitués des offices princiers le savent, le réclamant à corps et à cris dans une ambiance de feu. Et son altesse, qui ne dévoilera jamais son affreuse coupe afro de tout le show, de revenir pour une demi-heure de rock enflammé dans un déluge de guitares acidulées. Avec, en guise d’adieu, un What’s My Name, trésor caché du triple Crystal Ball sorti en 1998, toutes sirènes hurlantes, et déjà balancé au Melkweg d’Amsterdam à l‘été 2011. Comme un goût d’aftershow dans une enceinte forcément conquise…
Auparavant, la messe violette, où Prince, secondé par la peu souriante Donna Grantis, la teigneuse hard rockeuse qu’on croirait tout droit sortie de la famille Adams, aux solos parfois convenus et grossiers, aura délivré une dernière salve avec Play That Funky Music, le classique de Wild Cherry en long version, suivi d’un magistral Something In The Water (Does Not Compute). Puis atteint son intensité maximale sur Fixurlifeup, Screwdriver, The Ride en version tronquée et Endorphinmachine que le bataillon des 3rdEyeGirl, totalement dans son élément malgré un son parfois brouillon, balance avec une rage juvénile, même si on se situe quand même à des années-lumière des intouchables combos rock des seventies. Entouré de ses donzelles, Prince a cependant réussi l’exploit de redonner vigueur et fraîcheur à son répertoire qui commençait à tourner à vide ces dernières années. Mais la formule est limitée et ne pourra sans doute pas être étirée à l’infini…
Le plus généreux concert de la tournée (près de 3 heures) s’achève. Le Sportpaleis peut rallumer ses flambeaux, qu’importe, la Belgique est déjà dans les starting-blocks pour la prochaine offrande de l’increvable showman. Il y en aura finalement trois de suite au Botanique de Bruxelles trois jours plus tard… Thank U Belgium…
« Belgium, are you ready for me ? Because I am ready for you… » Et Prince de jouer avec les nerfs du public chauffé à blanc, lumières switch in/off, avant de lancer à 20h30 les hostilités, bonnet de laine vissé sur la tête et lunettes noires, sur un Let’s Go Crazy rugissant à souhait pour se le mettre aussitôt dans la poche sur le dispensable dyptique Take Me With U / Raspberry Beret, quelque peu réchauffé et peu prisé des connaisseurs… en quête de ses innombrables joyaux. Le raout funk monte en mayonnaise avec Musicology, habilement enchevêtré au Mama Feelgood, extrait de la BO Black Caesar (1973) du Godfather Of Soul, et atteint son paroxysme sur Kiss, son Sex Machine à lui, où le maître de cérémonie bougera son fessier comme personne dans une chorégraphie lumineuse, toute en contorsion retenue. Question rythmique, on en vient quand même à regretter la paire d’antan John Blackwell - Ronda Smith, dépositaires d’un groove irrésistible que les 3rdEyeGirl sont bien incapables de reproduire. Le funk chaloupé et moelleux n’est évidemment pas leur tasse de thé, le rock qui déménage oui…
Après le saccadé et presque inutile Funknroll , la party va ensuite décoller puisque depuis sa résidence londonienne de 2007 à l’O2, Prince aime à jouer les entertainer pour se transformer en DJ, manière subtile pour lui de revisiter en accéléré ses inoxydables et nombreux classiques eighties (When Doves Cry, Nasty Girl, Sign "☮" The Times, Hot Thing). Controversy, l’imparable hymne techno avant-gardiste, embrase le show. Prince est au taquet, arpente avec jubilation la scène dont il semble connaître les moindres recoins, harangue la foule dont les 15 000 smartphones allumés à sa demande (I need you to do me a favor, light this place up, look at you !) sur 1999 offre un splendide ciel étoilé.
Un second sampler set, augmenté des interventions du groupe (Pop Life, I Would Die 4 U, Housequake) et Alphabet St., où il empoignera la basse d’Ida Nielsen, viendra un peu plus tard mettre le feu au plancher avec cette poignée de happy few conviée à se déhancher sur le bal princier funky.
L’immuable Purple Rain et sa tornade de confettis pourpres s’abattra ensuite sur l’assistance aux anges lorsqu’il s’agit de communier avec son altesse sur le morceau-phare de son répertoire, son Stairway To Heaven. Avec en ligne de mire la BO éponyme de 1984 en Deluxe Edition chez Warner Bros attendue fébrilement par les adorateurs pour la rentrée prochaine à l’instar de sa prochaine livraison (Plectrumelectrum) qui pourrait bien finir à la benne. Puis vint le piano set, serti de son falsetto ravageur sur How Come U Don’t Call Me Anymore et sur une extatique version de The Beautiful Ones. A presque 56 ans, la voix n’a pas bougé et s’envole dans les hauteurs du palais. Stupéfiant et ahurissant à la fois… Sometimes It Snows In April , l’émouvante ballade de l’album Parade, viendra amortir le choc sonore de Guitar, Plectrumelectrum et She’s Always In My Hair ravira enfin les fans hardcore, férus des anciennes pépites collées en face B des singles de la grande époque. Avant un The Love We Make, monument de maitrise vocale et instrumentale, traversé d’un court mais lumineux solo.
Une dernière agape au sampler set (Forever In My Life) avec Ida aux commandes et le patron basse en bandoulière, puis certains spectateurs, sonnés, quittent déjà le building sans savoir qu’avec Prince, le match n’est jamais complètement terminé. Mais les habitués des offices princiers le savent, le réclamant à corps et à cris dans une ambiance de feu. Et son altesse, qui ne dévoilera jamais son affreuse coupe afro de tout le show, de revenir pour une demi-heure de rock enflammé dans un déluge de guitares acidulées. Avec, en guise d’adieu, un What’s My Name, trésor caché du triple Crystal Ball sorti en 1998, toutes sirènes hurlantes, et déjà balancé au Melkweg d’Amsterdam à l‘été 2011. Comme un goût d’aftershow dans une enceinte forcément conquise…
Auparavant, la messe violette, où Prince, secondé par la peu souriante Donna Grantis, la teigneuse hard rockeuse qu’on croirait tout droit sortie de la famille Adams, aux solos parfois convenus et grossiers, aura délivré une dernière salve avec Play That Funky Music, le classique de Wild Cherry en long version, suivi d’un magistral Something In The Water (Does Not Compute). Puis atteint son intensité maximale sur Fixurlifeup, Screwdriver, The Ride en version tronquée et Endorphinmachine que le bataillon des 3rdEyeGirl, totalement dans son élément malgré un son parfois brouillon, balance avec une rage juvénile, même si on se situe quand même à des années-lumière des intouchables combos rock des seventies. Entouré de ses donzelles, Prince a cependant réussi l’exploit de redonner vigueur et fraîcheur à son répertoire qui commençait à tourner à vide ces dernières années. Mais la formule est limitée et ne pourra sans doute pas être étirée à l’infini…
Le plus généreux concert de la tournée (près de 3 heures) s’achève. Le Sportpaleis peut rallumer ses flambeaux, qu’importe, la Belgique est déjà dans les starting-blocks pour la prochaine offrande de l’increvable showman. Il y en aura finalement trois de suite au Botanique de Bruxelles trois jours plus tard… Thank U Belgium…
Frédéric DAGNEAU
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